Que se passe-t-il dans notre corps lorsqu'on est stressé ?
Voilà une question qui me taraudait depuis quelque temps… J’ai alors suivi la formation du Dr Bouchot sur la biochimie du stress au CEAS et c’est avec son accord que je vais (essayer de) faire un résumé…
Données initiales
Au départ, le stress est une adaptation : il permet à l’organisme de mobiliser ses ressources pour faire face à un danger.
Lorsque celui-ci survient, notre respiration s’accélère, le cœur bat plus vite : c’est l’hyperventilation, souvent inconsciente. Elle prépare les muscles à l’action — pour fuir ou combattre.
Hyperventilation et biochimie
Mais que se passe-t-il sur le plan biochimique ?
- Le taux d’oxygène (O₂) reste stable (on peut le mesurer avec un saturomètre),
- Mais le taux de dioxyde de carbone (CO₂) chute : on évacue rapidement le CO₂ du sang artériel, ce qui modifie le pH sanguin, le rendant plus alcalin (7,42 au lieu de 7,4).
Deux cas de figure :
- Si la personne bouge (court, agit, fait du sport), les muscles travaillent et rejettent du CO₂ dans le sang veineux, ce qui normalise la capnie artérielle. Bref il y a rééquilibrage… (La capnie ou PaCO2 est la pression partielle en dioxyde de carbone (c’est-à-dire gaz carbonique) dans le sang artériel).
- Mais si la personne reste immobile, le CO₂ continue de baisser, le pH du sang monte → cela crée une alcalose respiratoire.
Et cette alcalose peut entraîner une vasoconstriction (fermeture des artères), avec des effets sur :
- le cerveau (diminution du débit sanguin cérébral, jusqu’à -50 % – étude Ito, 2005),
- le cœur,
- l’abdomen,
- les muscles.
⚠️ Les conséquences physiques du stress
Ce dérèglement peut expliquer de nombreux symptômes :
- Cérébraux : vertiges sans nystagmus, migraines, troubles de concentration
- Cardiaques : palpitations, douleurs thoraciques atypiques
- Digestifs : colopathie fonctionnelle, diarrhées, ulcères
- Musculaires : douleurs, crampes, froideur des extrémités
- Biochimiques : perturbation du calcium, phosphore, magnésium
Que faire face au stress ?
Deux options principales :
- Bouger (marcher, s’activer),
- Ou RESPIRER, en adoptant un rythme calme et régulier.
Voici une respiration simple, à pratiquer quelques minutes :
- inspiration naturelle
- expiration lente et douce
- petite pause poumons vides
- puis inspiration naturelle à nouveau
🔹 Le rythme doit être confortable. Pas de « soif d’air » après l’expiration : cela provoquerait une inspiration trop brusque, qui déréglerait à nouveau la physiologie.
🎶 Astuce : utiliser les cordes vocales (un léger son à l’expiration) peut aider à réguler le débit de sortie de l’air.
Intérêts en rééducation
Cette respiration est efficace dans de nombreux cas :
- attaques de panique
- vertiges liés à l’oreille interne
- douleurs thoraciques fonctionnelles
- tachycardie
- colopathies
- fibromyalgie
- sevrage des benzodiazépines
Ce travail est issu de la thèse de Laurie McLaughlin (Université d’Andrews, Michigan)
Et moi dans tout ça ?
En tant que sophrologue, cette formation m’a profondément éclairée.
Elle m’a permis de mieux comprendre les liens entre respiration, stress et équilibre du corps — ce que j’observe chaque jour en séance.
Et si on prenait un moment pour explorer cette respiration ensemble ?
Je propose des séances individuelles ou en groupe, en présentiel ou à distance.
📩 N’hésitez pas à me contacter si vous voulez en savoir plus.
À très bientôt pour respirer ensemble… 🌬️
Ceci est le fruit du travail de thèse de Laurie McLaughlin, université d’Andrews, Michigan.
« La respiration est fondamentale pour l’obtention d’une bonne physiologie, psychologie ainsi qu’une bonne fonction musculo-squelettique. Toutefois, peu de praticiens connaissent la chimie respiratoire et comment elle régule notre physiologie et sa capacité à améliorer notre état physique et cognitif. On retrouve les signes d’une chimie respiratoire anormale chez un grand nombre de patients ; mais leurs présences restent encore trop souvent méconnues.
Une respiration excessive est la cause la plus répandue de dérèglement chimique et résulte en une déficience en CO2 appelée hypocapnie.
L’hypocapnie peut provoquer une variété de changements physiologiques pouvant être un frein à un bon rétablissement du patient.
La présence d’hypocapnie peut être déterminée par l’utilisation de la capnographie.
Très souvent dés lors que la physiologie et la mécanique respiratoire sont rétablies, les patients présentant des troubles musculo-squeletiques (lombalgies, cervicalgies et autre) généralement résistants aux traitements, deviennent plus réceptifs aux effets de la thérapie manuelle ainsi qu’aux exercices.
Même les patients connaissant ce que les anglo-saxons appellent une « central sensitization » souvent à l’origine de douleurs chroniques s’améliorent. » Laurie McLaughlin
Photo de Karolina Grabowska provenant de Pexels